Les bases de la foi ecclésiologique orthodoxe


Le trait essentiel de l'Orthodoxie est, qu'elle unit ses fidèles dans une fois à laquelle JAMAIS rien n'a été ajouté, dont rien n'a JAMAIS été retranché, dans laquelle JAMAIS rien n'a été modifié, et qui est identiquement et absolument la même, telle qu'elle fut prêchée par les premiers disciples du Christ.

Notre coup d’œil devra donc être une synthèse, -non pas de l’Orthodoxie comme d’une branche quelconque du christianisme,- mais du christianisme lui-même, dont l’expression, selon la compréhension orthodoxe, se trouve être l’Eglise, la Sainte Eglise, non pas seulement comme motif de crédibilité, mais comme objet même de la foi. Ce qui veut dire qu’elle n’est pas du tout une construction déterminée par une question de droit, mais par la simple présence d’un FAIT. Ceci est caractéristique pour la compréhension orthodoxe.

L’Occident ne voit dans la chrétienté orthodoxe que « des églises », conception qui entraîne des erreurs immenses. Nous venons ici pour tâcher de vous faire saisir ce quelque chose que l’esprit occidental n’a pas aperçu, ce point vital qui est l’essence même de l’Eglise Une et Indivisible selon la conception orthodoxe. C’est l’Eglise Une et Entière, sans distinction de races et de nationalités, l’Eglise dans son UNIVERSALITE, que nous allons tâcher ici de rendre accessible à votre compréhension.



ECCLESIOLOGIE, par Alexandre Kalomiros




Tout le tapage que l’on fait autour de l’Union des "Eglises", fait apparaître l’ignorance tant des simples fidèles que des "théologiens" sur la nature de l’Eglise.


Ils conçoivent la CATHOLICITE de l’Eglise comme une cohésion juridique, comme une interdépendance régie par un certain droit. Pour eux, l’Eglise est une organisation avec des lois et des règlements, semblable à celle des états. Comme pour les fonctionnaires des états, les évêques y sont classés en supérieurs et en inférieurs : Patriarches, Archevêques, Métropolites, Evêques. Un évêché n'est pas, pour eux, quelque chose d'achevé, mais la partie d'un plus grand tout, l'Eglise autocéphale ou Patriarcat. L’Eglise Autocéphale, elle-même, sent la nécessité d’appartenir à une plus haute autorité. Quand des raisons extérieures, politiques, historiques ou géographiques, empêchent cela, plane alors sur les Eglises Autocéphales le sentiment indéfini d’une union insuffisante ou encore le sentiment de la division.


Une telle conception conduit, directement, au papisme. Si telle est la CATHOLICITE de l’Eglise, alors l’Eglise Orthodoxe est digne de pitié, pour n’avoir pu, jusqu’à présent, se soumettre au Pape.

Mais les choses ne sont pas ainsi. L’Eglise "CATHOLIQUE" que nous confessons, dans le symbole de la foi, n’est pas appelée CATHOLIQUE parce qu’elle réunit tous les chrétiens de la terre, mais parce que chaque fidèle trouve en elle toute la Grâce et le Don gratuit de Dieu. Le sens de la catholicité n’a rien à voir avec celui d’une organisation universelle, comme les papistes la conçoivent avec tous ceux qui sont influencés par leur mentalité.

Certes, l’Eglise est destinée à s’étendre sur toute la terre, indépendamment des pays, des nations, des races et des langues, et ce n’est pas une erreur que de l’appeler, pour cela, CATHOLIQUE. Comme l’humanité est devenue un concept abstrait, de même, l’Eglise, elle aussi, risque de le devenir, quand nous la voyons comme un concept universel abstrait. Pour comprendre ce qu’est l’humanité, il suffit de bien connaître un seul homme, parce que la nature de cet homme-là est commune à tous les hommes de la terre.

De même, pour comprendre ce qu’est l’Eglise CATHOLIQUE du Christ, il suffit de bien connaître une seul Eglise locale. . Et comme pour les hommes, ce n’est pas la soumission à une autorité qui les unit, mais leur nature commune ; de même, les Eglise locales ne sont pas unies par le Pape et la Hiérarchie papiste, mais par leur nature commune. Une Eglise Orthodoxe locale, même limitée dans l’espace et par le nombre de ses fidèles, est, à elle seule, CATHOLIQUE, indépendamment de toutes les autres, parce que rien ne lui manque de la Grâce et du Don gratuit de Dieu. Toutes les Eglises locales du monde entier, ensemble, ne possèdent rien de plus en Grâce divine que telle Eglise petite et peu nombreuse.

Elle a ses prêtres et ses évêques, les sacrements, le Corps et le Sang du Christ dans la Sainte Eucharistie. En elle, toute âme digne peut goûter à la présence du Saint-Esprit. Elle possède toute la grâce et toute la vérité. Que lui manque-t-il alors pour être CATHOLIQUE ? Elle est ce troupeau UN et l’Evêque est son pasteur, image du Christ l’Unique Pasteur. Elle est, sur la terre, la figure du Seul Troupeau avec son Seul Pasteur, et de la Nouvelle Jérusalem. En elle, les cœurs purifiés goûtent, dès cette vie, au Royaume de Dieu, aux arrhes de l’Esprit. En elle, les cœurs purifiés trouvent la paix "qui surpasse l’intelligence", la paix qui n’a rien à voir avec la paix des hommes : "Je vous donne Ma Paix".

"Paul, appelé à être apôtre de Jésus-Christ… à l’Eglise de Dieu qui est à Corinthe… " Oui, elle était vraiment "l’Eglise de Dieu ", bien qu’étant à "Corinthe ", dans un lieu concret, limité. C’est cela l’Eglise Catholique, quelque chose dans un lieu concret, dans le temps, dans les personnes. Ce "concret " peut être répété en tout lieu et en tout temps, sans pour cela cesser d’être, en son essence, le même.


Ses rapports avec les autres Eglises ne sont pas des rapports juridiques et administratifs d’interdépendance, mais des rapports d’Amour et de Grâce. Une Eglise locale est unie à toutes les autres Eglises locales du monde entier, par le lien de l’identité. Eglise de Dieu l’une, Eglise de Dieu l’autre et toutes les autres. Les frontières des nations ne les divisent pas, ni les aspirations politiques des Etats dans lesquels elles vivent ; même le fait de s’ignorer l’une l’autre ne les sépare pas ; car au même Corps du Christ auquel les Hellènes communient, communient aussi les noirs de l’Ouganda, les Indiens, les Alaskiens et les Russes de Sibérie. C’est le même sang du Christ qui coule dans leurs veines. L’Esprit Saint éclaire leur esprit et les conduits à la connaissance de la même vérité.

Certes, il existe des rapports d’interdépendance entre les Eglises locales et des canons les règlent, mais cette interdépendance n’est pas un rapport de contrainte juridique, mais un lien de respect et d’amour, dans une pleine liberté, la liberté de la Grâce. Et les Canons ne sont pas les lois d’un droit, mais des guides sages, fruits d’une expérience séculaire.


L’Eglise n’a pas besoin de liens extérieurs, pour être UNE. Ce n’est pas un Pape, un Patriarche ou un Archevêque qui unit l’Eglise. L’Eglise locale est quelque chose d’achevé, elle n’est pas partie d’un grand tout.

D'ailleurs, les rapports entre Eglises sont des rapports d'Eglises et non des rapports qui concerneraient, exclusivement, leurs Evêques. UN Evêque sans troupeau ou indépendant de son troupeau est chose inconcevable. L'Eglise c'est le Corps du Christ et non l'Evêque seul. On l'appelle Patriarche quand il fait paître un Patriarcat, et Archevêque quand l'Eglise qu'il fait paître est un Archevêché ; le respect et l'honneur reviennent à l'Eglise locale et, par extension, à son Evêque. L'Eglise d'Athènes, par exemple, est aujourd'hui la plus grande et la plus importante Eglise locale d’Hellade ; pour cette raison, on lui doit un plus grand respect, un plus grand honneur qu'à n'importe quelle autre Eglise d'Hellade. Dans le règlement des problèmes ordinaires, son rôle est grand et son opinion de poids. Et c'est en toute justice qu'elle est appelée Archevêché. En conséquence, l'Evêque de cette Eglise, représentant une Eglise de cette importance est une personne d'égale importance, et c'est encore, en toute justice, qu'il est appelé Archevêque. Dans les degrés du sacerdoce : diacre, prêtre, évêque, il n'est pas de supérieur à celui d'Evêque. Les titres de Métropolite, d'Archevêque, de Patriarche ou de Pape, n'expriment pas un ordre de grandeur dans le charisme ecclésiastique, parce qu'il n'y a pas de grâce plus grande que celle donnée à l'Evêque. Ces titres indiquent, seulement, une différence dans l'importance des Eglises dont ils font partie.


L'importance d'une Eglise, par rapport aux autres, n'est pas immuable ; elle dépend de circonstances extérieures. En étudiant l'Histoire de l'Eglise, on voit des primautés d'importance et de respect passer d'une Eglise à une autre, dans une succession naturelle. Aux temps apostoliques, l'Eglise de Jérusalem avait, sans conteste, la primauté de l'autorité et de l'importance. Cette Eglise avait connu le Christ, elle avait entendu ses paroles, elle l'avait vu crucifié et ressuscité ; sur elle était descendu, pour la première fois, le Saint Esprit. Tous ceux qui se trouvaient en communion de foi et de vie avec elle, étaient assurés de marcher sur la voie du Christ. C'est pourquoi Paul, quand il fut accusé de ne pas prêcher l'Evangile du Christ, se hâta d'aller exposer son évangile à l'Eglise de Jérusalem, pour que l'accord de celle-ci fût une réponse qui réduisît au silence ses ennemis (Gal.2, 1).

Plus tard et peu à peu, cette primauté passa à Rome, qui était alors la Capitale de l'Empire Romain. Une foule de chrétiens distingués formait cette Eglise. Deux apôtres coryphées y avaient vécu et enseigné. Des Martyrs, en foule, avaient teint sa terre de leur sang. Pour ces raisons, son opinion était respectable et son autorité grande dans le règlement des problèmes communs, mais c'était l'autorité de l'Eglise et non pas de son Evêque. Quand elle était interrogée sur des problèmes communs, son Evêque répondait, non pas en son nom, comme le ferait le Pape aujourd'hui, mais au nom de son Eglise. Dans son épître aux Corinthiens, Clément de Rome commence ainsi : "L'Eglise de Dieu qui est à Rome, à l'Eglise de Dieu qui est à Corinthe..." Il écrit, dans un style conciliant et suppliant, pour transmettre le témoignage de son Eglise et son opinion sur ce qui s'était passé à Corinthe. Ignace le Théophore, dans son épître à l'Eglise de Rome, ne mentionne, nulle part, son évêque ; il s'adresse à l'Eglise qui jouissait de la primauté dans la hiérarchie des Eglises de son temps.

Quand saint Constantin eut transféré La capitale de l'Empire Romain à Byzance, Rome commença, peu à peu, à perdre son ancien éclat ; elle devenait une ville provinciale. Une nouvelle Eglise locale commençait à s'imposer à la conscience du monde chrétien : l'Eglise de Constantinople. Rome s'efforça de conserver, jalousement, son éclat du passé, mais comme les choses n'abondaient pas dans son sens, elle allait développer, peu à peu, son ecclésiologie papale bien connue, et consolider, théoriquement, ce que les circonstances lui refusaient. Elle devait arriver à proclamer que le Pape était infaillible quand il dogmatisait, même si par sa peccabilité, il ne possédait pas la lumière que donne la sainteté que possédaient les Pères de L'Eglise.




L'Eglise de Constantinople devait jouer le rôle le plus important, pendant les grandes hérésies et les Conciles Œcuméniques. Et à son tour, elle devait donner sa part de sang, dans le martyr de milliers de ses enfants à l'époque de l'iconoclasme. Aux côtés de ces Eglises qui jouissaient, selon les temps, de la primauté de l'autorité, il y en avait d'autres qui occupaient une seconde ou une troisième place ; c'était les divers Patriarcats anciens ou nouveaux et d'autres Eglises ou Métropoles importantes. Il y a certes hiérarchie, mais hiérarchie d'Eglises et non pas d'Evêques. Saint Irénée ne conseille pas aux chrétiens de s'adresser à des Evêques importants, pour solutionner leurs problèmes, mais aux Eglises qui possèdent les racines les plus anciennes, pour trouver la réponse dans la foi et la vie de ces Eglises qui ont leurs racines chez les Apôtres (Adv. Haer. 111,4-1).

Il n'y a donc pas de lien d'organisation administrative et juridique entre Les Eglises, mais des liens de charité et de grâce, liens qui unissent aussi fidèles laïcs et clercs de chaque Eglise. Le rapport prêtre-évêque n'est pas un rapport employé-patron, mais un rapport charismatique, un rapport sacramentel. L'Evêque est celui qui transmet la grâce du sacerdoce au prêtre. Et le prêtre donne au laïc la grâce des sacrements. Ce qui distingue l'évêque du prêtre, c'est Le charisme de l'ordination. En rien d'autre L'évêque n'est supérieur au prêtre, fut-il L'évêque d'une importante Eglise avec Le titre de Patriarche ou de Pape. "IL n'y a pas une grande distance entre les presbytres et Les évêques, écrit saint Jean Chrysostome. Les prêtres ont reçu La mission d'enseigner et de gouverner L'Eglise, et dès Lors on peut Leur appliquer ce qui regarde Les évêques. Ceux-ci ne l'emportent que par La consécration ; voilà ce qu'ils paraissent avoir de plus que Les prêtres" (Hom. XI in 1 Tim.).

Les Evêques n'ont aucun droit de se comporter en princes, non seulement envers les autres Eglises, mais même pas envers les prêtres et Les laïcs de Leur propre Eglise. Ils ont Le devoir de veiller, paternellement, de conseiller, de guider, de lutter contre le mensonge, de réprimander avec amour et sévérité les fauteurs, de présider à la charité. Et ces devoirs, ils Les partagent avec les prêtres. Les prêtres, à Leur tour, voient, dans les Evêques, la source du sacerdoce et ils Les entourent avec affection. Tout, dans L'Eglise, doit être régi par l'amour. Les différences sont des différences de charismes, non des différences juridiques, mais de pouvoir spirituel ; même, entre les laïcs, il y a charismes et charismes.

L'UNITE de l'Eglise n'est donc pas une question de soumission à une autorité supérieure, ni d'obéissance d'inférieurs à des supérieurs. L'UNITE n'est pas faite de relations extérieures, même pas de décisions conciliaires, fussent-elles œcuméniques. L'UNITE de L'Eglise est donnée par la Communion au Corps et au Sang du Christ, dans la communion avec La Sainte Trinité. L'UNITE est Liturgique et mystique.

Les décisions communes d'un Concile Œcuménique ou local ne sont valides que Lorsque la conscience de l'Eglise les a acceptées et qu'elles sont en accord avec la Tradition.

Le Papisme est, par excellence, l'altération de L'UNITE ecclésiastique ; il fait du lien de la charité et de la liberté, un lien de nécessité et de tyrannie. Le Papisme, c'est l'incrédulité en la puissance de Dieu et La foi en La puissance des systèmes humains.



Mais il ne faut pas croire que le Papisme n'existe qu'en Occident.IL a commencé, ces derniers temps, à montrer son nez chez les Orthodoxes. Certains nouveaux titres caractérisent cet esprit, comme par exemple, celui "d'Archevêque d'Athènes et de toute l'Hellade", de "Patriarche de Moscou et toutes les Russies", d'"Archevêque de l'Amérique" etc. On entend dire souvent du Patriarche de Constantinople :"Le Chef de l'Orthodoxie", ou les Russes dire : "Moscou troisième Rome", son Patriarche tenant les rênes de toute l'Orthodoxie.

D'ailleurs de fortes rivalités se font nettement jour.

Tout cela manifeste le même esprit séculier, la même soif de domination et les tendances unionistes qui caractérisent, aujourd'hui, le monde.

Les hommes ne peuvent pas percevoir L'UNITE dans La multiplicité, qui est un profond mystère. Notre incapacité à percevoir cette unité provient de L'état de dislocation qui est celui de l'humanité. De PERSONNES, les hommes sont devenus des INDIVIDUS séparés et ennemis et il leur est, maintenant, impossible de sentir l'unité profonde de leur nature. Pourtant l'homme est un et multitude, un en sa nature, multitude dans ses personnes. Tel est aussi le mystère de la Sainte Trinité, tel est aussi le mystère de l ' Eglise.





LES PSEUDO-EVEQUES


Il est indispensable que les chrétiens sachent que l'Eglise a des fondements sacramentels et non administratifs, pour éviter ce qui est arrivé aux Occidentaux qui ont suivi le Pape dans ses errements et qui ont cru qu'en ne le suivant pas, ils seraient hors de l'Eglise.

De nos jours, Les divers Patriarcats et Archevêchés subissent de grandes pressions de La part des puissances politiques, qui cherchent à utiliser, à Leur profit, Les orthodoxes. Le Patriarcat de Moscou se trouve sous L'influence soviétique et celui de Constantinople sous celle de l'Amérique. C'est sous Le patronage de celle-ci que le Patriarcat de Constantinople est entré en contact avec le "Conseil Œcuménique des Eglises" qui est protestant et, lui aussi, sous influence américaine, et qu'ont commencé les rapports servi les avec la Papauté, rapports qui, aujourd'hui, ont pris des dimensions inquiétantes, par des pressions exercées sur les autres Eglises Orthodoxes.



L'Amérique croit qu'elle fortifiera la parataxe occidentale contre Le communisme si elle arrive, par une réconciliation toute artificielle, à unifier ses forces spirituelles. L'Eglise devient ainsi la proie des puissances politiques du monde avec des conséquences, pour Les orthodoxes, qu'on ne saurait prévoir.



Le peuple orthodoxe est-il obligé de suivre, à l'infini, un patriarcat inféodé ? Le fait que ce Patriarcat ait gardé pendant des siècles la primauté de l'autorité et de L'honneur, dans Le monde chrétien, ne peut justifier ceux qui le suivront dans ses compromissions avec l'hérésie. Il fut un temps où Rome jouissait de la primauté d'autorité et d'honneur, dans Le monde chrétien, mais cela n'a pas suffit pour que les chrétiens la suivissent sur la voie de l'hérésie. La communion avec une Eglise et le respect que les autres Eglises Lui témoignent demeurent et continuent tant que cette Eglise reste Eglise, tant qu'elle vit et marche dans l'Esprit et La Vérité. Quand un Patriarcat cesse d'être Eglise, qu'il entre en communion avec des hérétiques, il cesse alors d'être reconnu par Les autres Eglises.

IL faut que le peuple orthodoxe prenne conscience qu'il ne doit aucune obéissance à un évêque, quel que soit son titre élevé, quand cet évêque cesse d'être orthodoxe et suit ouvertement des hérétiques, sous prétexte d'une union "sur pied d'égalité". IL doit, tout au contraire, le fuir et confesser sa foi. Car un Evêque, fût-il Patriarche ou Pape, cesse d'être Evêque, dès le moment qu'il cesse d'être orthodoxe. L'Evêque est, certes, une personne sacrée, qu'on doit respecter et honorer, même s'il est manifestement pécheur, jusqu'à décision synodale. Mais, s'il devient, ouvertement, hérétique ou s'il communie avec des hérétiques, alors Les chrétiens, sans attendre de décision d'un synode, doivent se séparer immédiatement de lui.

Voici ce que disent les Canons de L'Eglise à ce sujet : "...Si un prêtre, ou un évêque, ou un métropolite, ose rompre la communion avec son propre Patriarche et cesse de mentionner son nom, lors de La divine Liturgie, selon l'ordre prescrit, et avant toute décision synodale Le condamnant définitivement, il fait un schisme. Le saint concile décide qu'il soit déposé dès qu'il sera accusé de son iniquité. Cela concerne ceux qui, sous prétexte de quelque faute de leurs présidents, rompent avec eux et font un schisme, déchirant ainsi L'unité de l'Eglise. Mais ceux qui, pour telle hérésie, condamnée par les Saints Conciles ou les Pères, se séparent de la communion de leur président, qui prêche publiquement l'hérésie et l'enseigne tête-nue, dans L'Eglise, ceux-ci ne sont pas exposés aux sanctions ci-dessus, pour avoir rompu la communion avec l'évêque en question, avant jugement synodal, mais ils sont dignes de l'honneur qui revient aux orthodoxes. Car ils n'ont pas condamné des évêques, mais de faux-évêques et de faux docteurs ; ils n'ont pas brisé L'UNITE de l'Eglise par un schisme, mais ont tout fait pour préserver l'Eglise des schismes et des divisions" (Canon XV du Concile Premier-Second).